La douce
(Michel Corringe)

On l’appelle la douce
Celle qui vient s’asseoir
Quand l’heure se fait rousse
Sur le vieux banc du square

Elle fut jeune un jour
Et de grande beauté
Beaucoup lui firent la cour
Beaucoup l’ont désirée

On la voyait dans chaque bal, dans chaque fête
Entourée de beaux jeunes gens qui l’invitaient
Mais chacun subissait défaite après défaite

Et c’était chaque jour
Cadeaux serments d’amour
On se battit pour elle
On l’appela cruelle

Elle qui cachait
L’homme qu’elle aimait
Un gars beau comme un fauve
Mais tellement pauvre

Elle aimait trop la richesse pour la dédaigner
Elle aimait trop son jeune gars pour le rejeter
Beau papillon elle volait de l’un à l’autre

Un jour les jeunes gens
Découvrirent le repaire
Il frappèrent l’amant
De toute leur colère

Sans avoir rien compris
Le jeune gars expira
Et la belle perdit
La beauté et la voix

On l’appelle la douce
Celle qui vient s’asseoir
Quand l’heure se fait rousse
Sur le vieux banc du square


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